Le centre d’études prospectives (CEP) recommande une
amélioration de l’accès des femmes à la technologie, aux connaissances, aux
informations sur les bonnes pratiques agricoles et leçons apprises afin de leur
permettre de les répliquer et améliorer leur rendement dans la chaîne des
valeurs culturales, pour une meilleure autonomisation.
Le centre a organisé jeudi 24 mars 2022 un webinaire
sur le thème” Chaine de valeurs agricoles : quelle politique d’autonomisation
de la femme pour un avenir durable”. Cette séance de réflexion a enregistré la
participation de la ministre du Plan et du Développement, Kaba Nialé, membre
fondatrice du centre, les Représentants Résidents du Fonds mondial pour
l’agriculture (FAO), de l’Organisation des Nations unies pour le développement
industriel (ONUDI), du Bureau international du travail (BIT) et du Fonds
international de développement agricole (FIDA).
Au terme de ces réflexions, le représentant du CEP, le
directeur des études du CEP, Koya Jean Claude, a recommandé un renforcement des
capacités d’accès aux ressources, à l’innovation et à l’information qui
permettront d’accroitre le nombre d’entrepreneurs agricoles en offrant la
formation, l’accès au financement et à l’amélioration des liens de marché.
Les investissements dans le partage de bonnes
pratiques, l’amélioration des infrastructures, la mécanisation et les
technologies, accompagné des politiques qui renforcent l’attractivité du
secteur agricole peuvent jouer un rôle de catalyseur pour attirer les jeunes
femmes dans l’agriculture.
En vue de rendre leurs activités agricoles pérennes,
des liens solides aux marchés demeurent un élément essentiel pour augmenter la
production agricole, générer une croissance économique dans les zones rurales
et réduire la faim et la pauvreté.
Plusieurs méthodes de vente ont émergé pendant la
COVID-19 tel que le e-commerce (commerce en ligne). Les chaînes de valeur
agricole traditionnelles impliquent de multiples intermédiaires entre les
agriculteurs et les consommateurs et par conséquent, les agricultrices ne
reçoivent qu’une petite partie du prix payé par le consommateur final.
” Nous devons permettre à la femme de tirer profit du
e-commerce qui offre une approche simplifiée du commerce, où l’acheteur et le
vendeur sont directement liés, ce qui rationalise la chaîne de valeur agricole
et réduit les inefficacités dans la distribution des produits agricoles” a-t-il
expliqué.
Enfin le CEP préconise une prise en compte des besoins
spécifiques des femmes et la promotion de leur participation à la prise de
décision en matière de services agricoles et de post-production ajouté à une
facilitation des dialogues sur les politiques au plus haut niveau pour
l’autonomisation économique des femmes rurales.
La ministre Kaba Nialé a au cours de ce webinaire
partagé les bonnes pratiques ivoiriennes en matière de promotion de la femme
dans l’agriculture notamment les programmes initiés par le Gouvernement dans le
cadre de la modernisation des activités agricoles dont le plus important reste
le Programme National d’Industrialisation de l’Agriculture (PNIA).
« Ce programme, parfaitement aligné sur le PND 2021-2025, prend en compte la mécanisation de l’agriculture, la valorisation du métier de l’agriculteur, l’autonomisation de la femme et le problème foncier. Sur la période 2010-2015, ce sont 2040 milliards F CFA qui ont été mobilisés pour la modernisation de l’agriculture. Dans le PNIA 2 couvrant la période 2018-2025, il est prévu 11 905 milliards de FCFA », a-t-elle renchéri.